Création d'un jardin sur le thème de partage pour le festival international des jardins de Chaumont sur loir. (Auto-Construction).
L’eau est à l’origine de la vie ; elle existait bien avant l’homme. Aujourd’hui l’eau est devenue une ressource naturelle à ne pas gâcher et à partager. Il nous est paru intéressant de revisiter les systèmes de récupération, de distribution et d’utilisation de l’eau qui existent dans les sociétés traditionnelles et de leur donner une nouvelle expression. Nous cherchons ici à restituer et faire partager aux visiteurs cette circulation de l’eau et son aboutissement aux richesses que sont la vie, la nature et les paysages qu’elle crée. Le but est de rendre sensible physiquement et symboliquement cet élément primordial.
Nous avons fait le projet d’un espace qui n’est pas définitif et fermé car le projet est ouvert (à une autre équipe par exemple). Le concept lui-même, le projet et le lieu sont ouverts au partage. Un partage qui implique une notion de respect sans qu’il y ait envahissement.
Conception générale
1- L’eau descend du haut, comme la pluie, tombe sur la terre ; une partie s’infiltre, une partie ruisselle, une partie s’évapore. C’est le domaine du sauvage, du naturel.
2- L’eau qui ruisselle traverse symboliquement un passage pour être utilisée artificiellement par l’homme. L’eau est canalisée en seguias puis est récupérée dans les bassins. Les bassins offrent différentes utilisations de l’eau : rizières, jardin aquatique… C’est le domaine de l’artificiel.
Description
1- L’eau arrive en goutte à goutte sur une pergola de bambous de laquelle descendent des câbles constitués de fils transparents bien tendus, fixés au sol à des galets. L’eau descend le long de ces fils empruntant des itinéraires irréguliers. Il y a plein de câbles avec différentes inclinaisons (comme la pluie qui tombe).
• Au sol un léger relief est créé. Sur un film étanche est posé 10 cm d’argile mélangé à de la paille (trempée dans l’eau pour fermenter). La terre est bien tassée mais avec des irrégularités, puis est laissée sécher pour que des fissures se produisent. Dans ces fissures on place de la terre végétale. Des herbes naturelles viennent naturellement pousser sur cette terre.
• Sur l’argile une couche de sable fin est mise en place. L’eau rentre dans les fissures ou ruisselle sur la terre en traçant un dessin naturel.
2- Un passage piéton est réalisé en béton avec incrustation de chutes de céramiques colorées, . Des rigoles fines traversent le passage (ce passage est accessible handicapé). Ainsi l’eau de la « pluie » est récoltée naturellement, traverse le passage puis est partagée artificiellement en différents réceptacles en terre argileuse.
3- La « séguia » est ainsi constituée par différents petits bassins plantés de diverses plantes aquatiques
4- L’eau est récupérée au point bas et recyclée en circuit fermée vers le haut, comme une sorte de réincarnation artificielle de l’eau.
5- Sur un côté une butte forme un belvédère qui permet d’embrasser l’ensemble du jardin, et, un coin de détente permet de s’asseoir.
6- A l’entrée sont placés des « arbustes » artificiels dont les feuilles sont des capteurs solaires. Ceux-ci commandent des micro-émetteurs sonores dont la sonorité varie suivant la lumière reçue par chaque capteur.
7- L’évolution naturelle du jardin doit être contrôlée ; le concepteur prévoit de passer une fois par mois. Ainsi le jardin évolue pendant la durée de l’exposition ; il est ouvert à toute intervention. La plantation du riz sera l’occasion de partager la cérémonie traditionnelle de sa plantation et sa récolte.
Nouveautés :
- Le principe physique et symbolique de conduire l’eau en goutte à goutte le log de fils, comme la pluie.
- Reconstitution du principe physique du modelage du paysage par l’eau qui ravine et déplace la terre.
- Croisement du cheminement de l’eau et du cheminement handicapé
- Introduction des seguias et rizières dans l’ « art » des jardins.
- Création d’un paysage sonore nouveau par capteurs solaires et oscillateurs.